``Donner un cadre légal à des pratiques déjà existantes``
MON ALTER EGO DIGITAL
Que ce soit par le biais de notre smartphone ou de notre ordinateur, nous livrons tous les jours sur la toile quantités d'informations sur notre propre personne: Nom, adresse, photos, humeurs, profession, centres d'intérêts,...

Certaines de ces choses sont livrées en toute conscience au monde. D'autres le sont beaucoup moins: où je me trouve (géolocalisation) sur quelle machine (mac, HP, microsoft), quels sites j'ai déjà visité? Combien de fois?

Au fil de notre navigation, c'est tout un portrait de nous qui se dessine et se précise. Un autre moi même, un alter ego virtuel.

Il naît avec nos premières inscriptions sur divers sites, marchands, sociaux, blogs,... Il grandit, grossit, prend de la valeur. Il nous échappe et nous survivra.

Son existence et son degré de précision dépendent de notre agentivité numérique: à quelle fréquence je m'y rend, pour quoi faire, ce que je décide de dévoiler ou non, ce que j'invente, ce qui est réel,...
La page facebook d'un de mes anciens profs du CAD, Daniel Deltour, décédé le 18.01.2010
« Le profil Facebook du défunt deviendra ainsi une sorte de pierre tombale virtuelle. »
« La firme américaine propose aux proches de les transformer en mémorial ou de la désactiver. Mais ils restent stockés dans les serveurs. »
Ce n'est pas le site que je consulte qui collecte ces données, ce sont des sites tiers qui nous surveillent: il peut s'agir d'une régie publicitaire. Elle va déposer un cookie sur le site que je visite. Dès que je visiterais un autre site qui fait partie du même réseau publicitaire, mon profil commencera à se préciser.

Ce profil, cet autre moi-même pourra être vendu en toute légalité à quiconque souhaite s'adresser directement à moi pour me vendre quelque chose.
Les publicités qui s'affichent sur chacun de nos écrans sont loin d'être le fruit du hasard. Elles ont été précisément sélectionnées pour apparaître à tel endroit à tel moment de ma vie. Si je suis enceinte, c'est toute une gamme de produits de pouponnage qui s'affichera. Si je suis une fashion victim, j'aurais droit à toute une panoplie de robes, bijoux et futilités féminines.
Notre personnalité est analysée en temps réel dans des temps records. Se présentent alors les annonces des publicitaires qui auront étés les plus offrants pour s'adresser à moi. Peu à peu, nous sommes devenus des produits, des artefacts.

La plupart du temps, cet alter ego virtuel a été créé de toute pièce par mon agentivité numérique: la musique que j'écoute sur spotify, les produits que j'achète sur Amazon, les voyages que j'ai projetés de faire sur airbnb et easyjet.
COMMENT ÇA MARCHE?
COOKIE?
Un cookie est un petit fichier qui s'installe sur votre ordinateur et qui enregistre votre activité, non seulement sur la page que vous consultez sur le moment mais également celles que vous avez déjà consultées.
Ils savent ce que vous faites, d'où vous venez et où vous allez.

C'est un fichier texte qui s'apparente à un numéro d'identification. Il se télécharge sur votre ordinateur par le site que vous visitez, sans votre accord. Sa fonction est de se souvenir de vous quand vous reviendrez. Cela peut nous être utile lorsque l'on reviens souvent et n'avons pas à retaper notre mot de passe sans arrêt, ou que l'on achète et que l'on revient acheter plus tard.

Ça le devient beaucoup moins lorsque des tierces personnes dont nous ignorons l'existence téléchargent des cookies sur notre ordinateur afin de tracer notre activité sur le web entier.
Ils deviennent alors des mouchards qui nous suivent à la trace.















Le fait de tracer les citoyens sur le web a été rendu légal grâce à une décision judiciaire de 2001, avec le procès DoubleClick: une des premières entreprises à avoir essayé de traquer les gens à l'aide de cookies.
EXEMPLE
Quand je vais m'informer sur http://www.courrierinternational.com, c'est toute une série de tiers qui m'observent, me traquent. Chaque fois que je visite cette page, ils en sont avertis.

En fonction des indices que je vais semer çà et là, ils se forgerons une idée de ma propre personne, la compareront à d'autres profils pour me faire entrer dans une case, une cible qui pourra être proposée aux publicitaires.

Ici, ce n'est plus moi ni d'autres agents qui construisent cet alter ego mais des algorithmes, des robots, des ordinateurs. Ils vont produire des inférences, ou plutôt des corrélations. Des coïncidences peuvent ainsi se transformer en règles absolues. Mon identité peut ici se former en totale contradiction avec la réalité.

Ce que ces liens veulent dire, c'est que notre historique est enregistré. Pas seulement ce que je fais sur un site mais d'où je viens et où je vais.
LIANE SELON ILLUMINUS
Ce qui m'a rassuré dans un premier temps, c'est du manque d'objectivité de cette analyse.
Tous ces éléments ont étés déduits en fonction de ce que j'ai choisit de dire ou non à facebook.

La plupart des infos que j'ai pu livrer sont à mes yeux loin de pouvoir me nuire: J'y confie la musique que j'aime, les artistes, quelques pages d'architectures,...

Mon patronyme n'y apparaît pas. Mon âge est faux. Mon lieu de résidence n'est pas mentionné... De nombreuses personnes renseignent toutes ces choses, certaines s'y croient obligées. Tout est d'ailleurs construit pour qu'on pense ne pas y échapper...

Je ne souhaitais pas être sur facebook. On m'y a inscrite de force. Le terme est un peu fort. C'est une de mes amies un peu envahissante qui m'a créé un compte. Contre mon gré, sans mon accord, sans que je sois présente, elle a utilisé mon nom et lancé des invitations à mon entourage.
J'aurais pu arrêter cette chose infernale et supprimer ce compte illico. Mais c'était trop tard, la machine était lancée. Cet acte correspond à cette période sensible de ma vie où j'ai quitté mon chez moi, où je me suis envolée pour vivre ici à Bruxelles, loin de mes amis, loin de ma ville.
Ainsi j'avais à disposition un outil bien pensé qui me permettait de garder le contact, qui m'offrait un espace semi-public où il était possible de continuer à échanger avec tous ceux que j'avais quittés.
Mon addiction à facebook s'en est retrouvé renforcé par cet éloignement.










Ce qui n'apparaît pas dans cette analyse, cest tout ce qui justement minquietait.
Toutefois, de nombreuses photos y sont presentes, quelques groupes de pensee qui peuvent laisser transparaître que je peux être quelquun dengage, pas toujours daccord avec les pouvoirs en place.


Cette première analyse ne ma atteind en aucune façon, consciente que tout ceci etait denue de toute objectivite car depndait de ce jai choisit de dire ou non.

La suite est devenue plus inquietante. Ces donnees sont tout de même des informations, et peuvent être utilisees pour definir qui je suis, même si la plupart sont fausses et que beaucoup sont manquantes. Ainsi, je representerais un risque

finalement, avec peu, ils parviennent à dresser un portrait dans lequel je ne me reconnaît pas, et qui serait susceptible de venir alimenter certaines decisions: laccord dun prêt, dune assurance automobile ou maladie.
Finalement ici, le fait dêtre quelquun dextraverti et douvert est generalise comme des personnes instables, pouvant avoir des comportements extrêmes, impulsifs
« En étudiant vos likes, notre algorithme a analysé votre personnalité et déterminé que votre trait le plus marqué est l'ouverture, ce qui indique chez vous une tendance à être créative, imaginative et curieuse. »
« Vos principaux likes classés par catégories:
musicien/groupe, communauté et site web d'actualité déterminent quel type de publicité s'adressera à vous. »
« Après l'analyse de vos données, vos deux traits principaux sont:
- l'ouverture: ce qui indique chez vous une tendance à être créative, imaginative et curieuse
- l'agréabilité: ce qui indique chez vous une tendance à être serviable, chaleureuse et sympathique. »
MA PERSONNALITE
COMMENT JE SUIS SUSCEPTIBLE DE SUBIR/DEVENIR PATIENT DE CET ALTER EGO
« Vous seriez jugé médiocre candidat à l'obtention d'un prêt bancaire »
« ...tendance extrême aux comportements à risque dans votre carrière.
ex: quitter votre emploi actuel sans en avoir trouvé un autre »
« ...tendance significative aux comportements à risque dans vos finances.
ex: parier ou jouer à des jeux d'argent, pratiquer des investissements risqués. »
« ...tendance extrême aux comportements à risque dans votre vie sociale.
ex: se présenter à une élection, dénoncer publiquement une loi ou une décision de justice. »
QUI EST CETTE PERSONNE?
Au fur et à mesure de mes documentations, j'ai commencé à m'interroger sur ce qu'ils pouvaient bien savoir de moi. J'ai toujours été méfiance vis-à-vis d'internet. J'ai toujours été plus ou moins consciente du risque que cela pouvait présenter et des choses à ne pas faire.

Pourtant, il y a bel et bien des choses sur mon compte et cela est normal. Il n'est pas question de se priver de cet outil fabuleux mais plutôt de réfléchir à comment on l'utilise et avec qui.


J'ai donc voulu savoir...
Qui est ce « moi » numérique?

Comment s'est-il construit?

Est-il le fruit de ma propre agentivité numérique?
Ou bien de déductions sur base de corrélations hasardeuses avec d'autres agents?

Enfin, comment cet alter ego est-il susceptible d'avoir des conséquences sur ma propre vie, réelle.
Vais-je dans un futur proche devenir patient de mes actes passés sur le web? Aurais-je à subir telle ou telle action passée dans une vie future?
Cette première analyse ne m'atteinds en aucune façon.
Consciente que tout ceci était dénué de toute objectivité car cela ne dépendait uniquement de ce que j'ai choisit de dire ou non à facebook.

La suite est devenue plus inquietante. Ces donnees sont tout de même des informations, et peuvent être utilisees pour definir qui je suis, même si la plupart sont fausses et que beaucoup sont manquantes. Ainsi, je representerais un risque

finalement, avec peu, ils parviennent à dresser un portrait dans lequel je ne me reconnaît pas, et qui serait susceptible de venir alimenter certaines decisions: laccord dun prêt, dune assurance automobile ou maladie.
Finalement ici, le fait dêtre quelquun dextraverti et douvert est generalise comme des personnes instables, pouvant avoir des comportements extrêmes, impulsifs
Etant donné que je ne m'y suis jamais inscrite par moi même, je ne sais pas ce que facebook demande ou non pour ouvrir un compte. Et si toutes ces infos sont obligatoires ou comment une simple mise en page va en duper certains.

J'ai donc fait cette expérience pour y voir plus clair:
Première chose que l'on vous demande:
Nous autorisez-vous à fouiller vos boîtes mails afin de vous proposer des contacts de votre répertoires présents sur facebook?

En cliquant sur `retrouver des amis`, nous devons passer un accord entre facebook - gmail et nous-mêmes afin que facebook puisse avoir accès à notre boîte mail. L'intrusion de facebook se limite t-elle à notre liste de contact ou va t-il plus loin?
Deuxième élément: ajoutez-votre tête!!

La possibilité de passer cette étape est présente, encore faut-il avoir une bonne vision.
ON NOTE LA DISCRETION DU BOUTON
IGNORER CETTE ETAPE
S'en suit un jeu de questions réponses infernal et sans fin. Ce dernier n'est en rien obligatoire. Pourtant, de nombreux usagers peu méfiants se sentent obligés de fournir toutes ces données. Je pense particulièrement à nos parents, qui se lancent aveuglément dans ces nouvelles technologies sans en comprendre pleinement les effets et les fonctionnements...
Après ces quelques questions générales, facebook tourne en boucle en revenant sur les réponses que je lui ai déjà fournies, histoire d'aller un peu plus loin dans les détails...
Et il devient de plus en plus envahissant...
Après cet interrogatoire, facebook semble se satisfaire de ce qu'il sait désormais sur vous et reviendra plus tard pour plus de précisions.









Ce qui n'apparaît pas dans cette analyse, cest tout ce qui justement minquietait.
Toutefois, de nombreuses photos y sont presentes, quelques groupes de pensee qui peuvent laisser transparaître que je peux être quelquun dengage, pas toujours daccord avec les pouvoirs en place.


Cette première analyse ne ma atteind en aucune façon, consciente que tout ceci etait denue de toute objectivite car depndait de ce jai choisit de dire ou non.

La suite est devenue plus inquietante. Ces donnees sont tout de même des informations, et peuvent être utilisees pour definir qui je suis, même si la plupart sont fausses et que beaucoup sont manquantes. Ainsi, je representerais un risque

finalement, avec peu, ils parviennent à dresser un portrait dans lequel je ne me reconnaît pas, et qui serait susceptible de venir alimenter certaines decisions: laccord dun prêt, dune assurance automobile ou maladie.
Finalement ici, le fait dêtre quelquun dextraverti et douvert est generalise comme des personnes instables, pouvant avoir des comportements extrêmes, impulsifs
Mon identité virtuelle m'échappe. Voici comment cette Liane virtuelle peut être perçue par un robot, par la seule analyse de son compte facebook: